Il y a 4 ans de ça, j'ai reçu aux urgences la jeune L. 14 ans, qui avait des vertiges après avoir reçu un ballon dans la tête. Un scanner plus tard, le ballon est hors de cause. C'est pas facile d'annoncer à une jeune de 14 ans et à ses parents qu'elle a une tumeur de 6 cm dans le cerveau, et que non, on ne sait pas ce que c'est, mais qu'on l'envoie chez le super-spécialiste, oui oui, là maintenant, ce soir.
Je n'ai jamais revu L. Par le jeu des listes de destinataires cependant, je reçois de temps à autre le double d'un compte-rendu de consultation. Pas de caractère de malignité (pas un cancer, ndlt). Exérèse incomplète (pas pu tout enlever, ndlt). Récidive. Stabilité des lésions. Tout ça.
Aujourd'hui, c'est un pont on n'est pas nombreux, et j'assure donc les urgences alors que je n'y suis pour ainsi dire jamais en journée d'habitude. Se présente une jeune de 18 ans (et 1 mois) dont la mère insiste pour qu'elle soit vue en pédiatrie, "parce qu'elle a déjà été suivie ici". Motif : céphalées.
C'est Mademoiselle L. Elle a beaucoup changé, sa maman aussi, mais on se reconnait.
La discussion se fait cette fois beaucoup plus d'égale à égale. La dernière IRM, le contrôle prévu pour le mois prochain, les maux de tête que rien ne soulagent qui ont débuté brutalement il y a 3 jours.
La nouvelle IRM.
L'avis neurochirurgical nécessaire.
Ben en fait, c'est pas plus facile d'annoncer à une jolie jeune fille de 18 ans que oui, ça recommence.
Je leur ai dit qu'il ne fallait plus venir quand c'était moi. Non, parce que bon, quoi.
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