J-8 avant que je ne quitte définitivement l'hôpital, et les événements récents semblent se liguer pour que je ne regrette pas mon geste.
Déjà me coller 8 gardes en 22 jours au prétexte que ce sont mes dernières quand d'autres ne font qu'un jour férié sur le mois, ça passe mal.
Et puis beaucoup d'histoires lourdes, d'histoires tristes et surtout d'histoires horriblement révélatrices des dysfonctionnements quotidiens qui donnent envie de pleurer ou de crier ou de secouer quelqu'un très fort (fût-ce soi-même), parce que certes c'était pas de chance mais quand même, on n'a pas tout fait comme il aurait fallu...
HopitalVoisin qui laisse pourrir un bébé 4 heures à 70% de sat parce que "c'est le capteur qui fonctionne pas" jusqu'à ce qu'il fasse un arrêt... La césar faite au bloc général pour le confort des anesthésistes qui révèle en bébé en état de mort apparente et du bricolage avec un matériel pas adapté pour tenter (en vain) de le réanimer... Les infections à staph qui fleurissent en réa, l'acidose meumeuh qu'on y comprend rien sauf qu'on n'a pas bien regardé la méthémoglobinémie... Je sais, tout ça c'est du jargon, mais en dessous, ce sont des enfants et des familles qui souffrent.
Je sais que c'est un peu partout pareil, mais le changement sera bienvenu, car là j'en peux plus de l'administration qui mégote pour économiser des bouts de chandelles, du bricolage avec la vie des enfants en serrant les fesses pour que ça passe, des égos surdimensionnés et des pieds qu'il faut veiller à surtout pas écraser.
Je suis contente de partir, et ça me peine, sérieusement, pour les collègues que je laisse, qui se débattent là-dedans et qui vont continuer à s'y débattre un peu plus jusqu'au jour où fatigués, ils baisseront les bras...
Alors je sais que tout ne sera pas rose à NouvelHosto, que je vais immanquablement découvrir au fil des jours quelles guéguerres intestines se livrent en douce, mais ça sera forcément mieux. J'aurais voulu partir en bons termes, ne pas être de ceux qui déblatèrent sur leur ancien lieu de travail, partir confiante en me disant que ça allait aller après moi. Mais il semble que ce dernier mois soit le festival du N'importe Quoi, histoire de bien me faire comprendre que je quitte le navire à temps...
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